Un vote de conviction, un vote pour le Québec…

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Très fièrement, je voterai pour le Bloc Québécois.

Je le clame haut et fort et j’en suis fier. Et pourtant, j’ai le coeur qui porte à gauche, j’aime mon Québec pluraliste, ouvert sur le monde, accueillant et diversifié, tout en étant fier de mes racines, de mon patrimoine, du long parcours fait par les miens d’hier jusqu’à maintenant. J’aime quand mon Québec se métisse et qu’il s’épice de toutes les saveurs du monde…

Nous n’avons pas à nous excuser de voter pour le Bloc Québécois. Chaque électeur est souverain, et je respecte ceux qui choisissent d’appuyer un autre parti en fonction de leurs convictions personnelles. Les miennes m’inclinent vers le seul parti indépendantiste sur la scène fédérale. Nous sommes au minimum 35 à 40% des Québécois qui se déclarent indépendantistes, il est légitime qu’il existe une voix au Québec pour les représenter à Ottawa.

Car ne soyons pas dupes, ces deux nations qui cohabitent au sein d’une « confédération » qui n’en n’est plus une, n’ont pas toujours les mêmes intérêts. Dans le cadre fédératif actuel, quand les intérêts de l’une et de l’autre divergent, le Québec se trouve constamment négligé, désavantagé, contraint à devoir se plier aux impératifs d’une autre nation. L’élection en cours le montre encore de façon éclatante alors que tous les partis du « Bloc Canadien » appuient les revendications du moteur économique du Canada, l’industrie pétrolière, qui insiste pour faire passer son pipeline par revers nos terres, nos rivières, au péril de notre environnement, de notre sécurité alimentaire.

Le Québec doit se donner les moyens de décider de ce qui (se) passera sur son territoire. Poing à la ligne. Poing à cette ligne, finies les tractations de lobbyistes avec les pétrolières dans l’antichambre du pouvoir alors que le peuple ne s’est même pas encore prononcé, finies les décisions d’organisme fédéral comme l’Office National de l’énergie, une succursale des compagnies de pétrole déguisée en organisme indépendant qui se superpose à nos propres processus d’analyses environnementales.

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Se donner le plus de députés du Bloc Québécois que possible c’est se doter de voix qui ne seront pas contraintes d’accepter automatiquement, machinalement, les décisions qui sont prises dans le meilleur intérêts du Canada. C’est se donner un regard critique sur ce qui se passe à Ottawa, c’est s’extirper de la dynamique malsaine d’une politique qui préfère se passer des revendications particulières du Québec. Aujourd’hui, plus que jamais, il nous est impératif de retrouver ces voix qui sauront dire non quand nos intérêts seront sacrifiés sur l’autel des avantages du Canada. Nos producteurs agricoles le constatent en ce moment, nos municipalités le vivent aussi, esseulées dans leur volonté de bloquer ce damné pipeline alors que tous les autres paliers de gouvernance actuels au Québec capitulent devant les pétrolières.

Mon vote pour le Bloc Québécois c’est aussi un appui indéfectible à l’indépendance. Il s’agit d’un vote de cohérence; comme mes amis indépendantistes Écossais ou Catalans, à qui on ne saurait leur faire croire que voter pour l’adversaire est un gain sur le chemin de l’émancipation nationale. Indépendantistes Écossais et Catalans ont compris la nécessité de se représenter au sein de leurs instances fédératives respectives; il est légitime, voire essentiel, que nous en fassions autant. Ne nous laissons pas berner par ces chants de sirènes faux qui nous implorent d’appuyer ceux qui demain nous combattrons de toutes leurs forces.

L’indépendance se défend partout, à Ottawa comme chez nous. J’ai confiance en la cohérence de Gilles Duceppe, en la conviction de son équipe.

Mon vote pour le Bloc Québécois est aussi une manière de dire merci à Gilles Duceppe. Je suis très fier de la campagne menée par le chef du Bloc. Six semaines avant le déclenchement de l’élection, on donnait la formation indépendantiste pour morte. Duceppe a parcouru le Québec de long en large, il a tapissé notre territoire de ses convictions, il a su défendre les dossiers les plus importants pour les Québécois. Confronté aux chefs du Bloc Canadien, il a montré la force de son expérience de chef, de parlementaire aguerri, de militant indépendantiste qui maîtrise ses dossiers. Le Québec gagne à être représenté par un homme de cette valeur…

Fièrement, je vote Bloc Québécois.

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