Mulcair piégé par Peter Mansbridge sur la question de la Clarté référendaire…

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C’est avec beaucoup d’attention que j’ai écouté l’entrevue de Peter Mansbridge de la CBC avec le chef du NPD « Tom » Mulcair. Une entrevue sans compromis, jamais complaisante, au cours de laquelle les majorité des questions épineuses ont été abordées. Je félicite d’ailleurs la CBC d’avoir rendu possible la lecture de l’entrevue en publiant le verbatim de celle-ci.

Exit la « déclaration de Sherbrooke »?

Un des arguments les plus souvent servis par les « nationalistes » qui se proposent de voter pour le parti de « Tom » Mulcair, un ardent adversaire des souverainistes qui a défendu dans le passé à l’Assemblée nationale la Loi sur la Clarté de Stéphane Dion, est de dire que l’indépendance se fera à Québec (la Catalogne et l’Écosse font autrement et se représentent au fédéral) et que le NPD reconnaîtra la déclaration de Sherbrooke et abrogera la Loi sur la Clarté.

Peter Mansbridge a abordé plusieurs sujets en demandant au chef du NPD s’il s’agissait de priorités. La TPS, le crédit d’impôt pour la garde d’enfants (Mulcair n’y toucherait pas) et en cours d’entrevue le chef d’antenne de la CBC a questionné « Tom » Mulcair sur le dossier de la loi sur la Clarté.

Dion

En partant, contrairement aux autres dossiers abordés qui étaient tous des priorités, celui-ci n’en n’est pas un et Mulcair l’annonce dès le départ. Ce dernier rappelle plutôt le jugement de la Cour Suprême à ce sujet (tel qu’il l’avait fait à l’Assemblée nationale pour défendre la Loi sur la clarté), l’impératif d’une « majorité claire » et le chef du NPD poursuit plutôt en insistant sur son rôle en 1980 et 1995 comme ardent adversaire des « séparatistes ». L’extrait :

« MANSBRIDGE: IS THAT A PRIORITY FOR YOU TO REPEAL A CLARITY ACT? 

MULCAIR: No it’s not. We’ve been putting our ideas on the table. As you mentioned, you and I have spoken about this before. We’ve looked at the Supreme Court decision which says that you need two things. You need qualitative clarity which goes to things like the clarity of the question. We took the trouble to put in a proposal that Craig Scott brought to the House. We actually put in clear questions which were an imitation of the Scottish question that recently was voted down in Great Britain. We’ve taken the trouble to say what conditions would trigger a reaction by the courts to determine the clarity of the question. So we’ve done our homework. But Peter, Canadians know this about me, that I was there fighting for our country, fighting against the separatists in the 1980 referendum. I fought in the 1995 referendum. I was there in the front trenches of the National Assembly for almost 15 years doing my job of standing up for Quebecers but also standing up for a united Canada. And I’ve been consistent in that. So the only people who are raising this right now that I know of are Gilles Duceppe and Justin Trudeau. »

Vient ensuite un bizarre de chassé-croisé entre Mansbridge et le chef du NPD. Il eut été si simple pour Mulcair de tout simplement rappeler que la majorité claire c’est 50% +1 tel que le stipule la Déclaration de Sherbrooke de son parti et point à la ligne.

Mais « Tom » Mulcair s’engage plutôt sur la pente très glissante des raisons qui pourraient justifier que l’on refuse de reconnaître cette majorité claire! Il rappelle que selon lui, dans son comté provincial de l’époque, Chomedey à Laval, des milliers de votes pour le non auraient été disqualifiés (ce qui est très discutable et surtout un portrait incomplet de toute fraude référendaire). Autre extrait :

« MULCAIR: We have put together a unity act which has been published, which is right there on the public record and I invite anyone to look at. Because you’ll see that we’ve done our homework. We’ve set down clear rules for determining a clear question, clear voting, clear counting. I went through that in my riding of Chomedey; 5,400­plus votes (overlap) were eliminated. »

Jamais dans l’entrevue sur cette question le chef du NPD n’acceptera de répéter, de dire le chiffre de 50% + 1. Il refusera jusqu’à la fin. Mansbridge devra l’imposer à « Tom » Mulcair. Extrait :

« MANSBRIDGE: (OVERLAP) BUT YOU’RE NOT ACTUALLY SAYING THE NUMBER TO ME. YOU MEAN 50.1 WHEN YOU SAY WHEN YOU WIN, RIGHT? 

MULCAIR: What I’m saying is that the side that wins wins. That’s the rule in (overlap) in democracy.

MANSBRIDGE: (OVERLAP) THAT’S 50.1 OR MORE RIGHT? 

MULCAIR: That’s the rule in a democracy. Those are the rules we played by in 1980. Those are the rules we played by in ’95, those are the rules that Great Britain just played by. »

Mulcair

Le moins que l’on puisse dire c’est que Mulcair est beaucoup plus passionné quand il rappelle son passé de combattant des « séparatistes » que pour défendre un élément essentiel du programme de Jack Layton concernant le droit à l’autodétermination du Québec, soit la Déclaration de Sherbrooke du NPD.

Mulcair a fait disparaître cette déclaration du site web du parti et pour ceux que ça intéresse, le chef du NPD a fait plus de 4 minutes sur cette seule question de la Clarté hier avec Mansbridge sans JAMAIS ne mentionner la Déclaration de Sherbrooke.

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