La crise des réfugiés syriens nuit-elle vraiment à Stephen Harper?

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Pour la seconde fois en deux jours, une enquête d’opinion, cette fois menée par Innovative Research auprès de 2121 Canadiens entre le 4 et le 10 septembre, indique que le PM Harper est loin de souffrir de la crise des réfugiés syriens. En fait, ce que les deux enquêtes montrent (en ajoutant celle de EKOS Politics citée plus bas) c’est plutôt un écart entre la couverture médiatique de cette crise et l’opinion des Canadiens sur la question.

D’une part, l’enquête de EKOS est claire à ce sujet, seulement 36% des Canadiens sont favorables à une augmentation des quotas d’accueil de réfugiés. Le sondage de Innovative Research montre lui que cette question est loin d’être une préoccupation d’importance pour les Canadiens, seulement 4% des gens ayant répondu que la crise des réfugiés syriens pourrait avoir une influence sur le vote. Extrait :

« The crisis barely registers on the list of most important issues for leaders to address, at four per cent. Stable economic management, creating jobs, health care, and open and accountable government remain at the top, all getting 23 to 24 per cent when first and second most-important issues are combined. »

La crise des réfugiés peut-elle aider Stephen Harper?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, et en contradiction de ce que l’on nous présente au Québec, les Canadiens sont très réticents à augmenter substantiellement le nombre de réfugiés syriens en dépit de la vague de sympathie suscitée par la mort atroce du petit bambin de trois ans et de toues ces images, placardées sans cesse dans les médias.

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La firme EKOS Politics a sondé plus de 1500 canadiens sur la question et seulement 36% se disaient favorables à une augmentation des quotas déjà prévus. En fait, selon l’analyste Frank Graves, la position des Conservateurs à ce sujet, soit de procéder à une vérification de sécurité plus poussée des réfugiés syriens avant de les accueillir tout en maintenant la cible prévue, semble avantage le chef Conservateur dans ce dossier. Frank Graves explique :

« the current conventional wisdom on this issue is probably wrong; the refugee crisis has not hurt Mr. Harper. In fact, it seems to be helping him. It appears from our polling that the Conservative party has consolidated — and possibly even expanded — its base. At these numbers, the Conservatives could easily win the election and form a minority government despite being stuck at 32 points. »

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Pardon!

Voilà une analyse que je n’ai pas lue au Québec dans tout ce qui a été écrit concernant la crise des réfugiés syriens! Le parti Conservateur réussit à consolider et augmenter sa base suite à cette crise, à un point tel que Stephen Harper reprend du gallon à 32% dans les intentions de vote (selon EKOS) et peut espérer former un gouvernement minoritaire fort de l’appui de sa base. Comme je l’écrivais ici il y a quelque jours, Harper peut compter sur plus d’une centaine (102) de comtés remportés avec plus de 25% des voix en 2011. Un avantage indéniable.

En réalité, ce que je retiens de la crise des réfugiés c’est que la presse au Québec a fait grand cas de la volonté du PM du Québec Philippe Couillard de parrainer des réfugiés tout en se portant volontaire, à titre de PM, d’accueillir 60% du nombre total de réfugiés que l’on pourrait accueillir en urgence. Ma question demeure, est-ce que les Québécois pensent si différemment des autres Canadiens sur la question? J’en doute.

Pourquoi le Québec devrait-il faire trois fois plus ici (au prorata de sa population en % dans le Canada) que les autres provinces? Déjà que le Québec accueille deux fois plus d’immigrants que l’Ontario et trois fois plus que la Colombie-Britannique… M’est avis que c’est beaucoup plus le chef du PLQ qui parle ici que le PM du Québec…

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